Il y a des jours où nous ferions mieux de rester couchés, nous nous sommes tous déjà dit ça.
Bérengère a la quarantaine, elle n’est pas mariée et n’a pas d’enfant, il faut dire que son métier laisse peu de temps à la construction d’une vie privée. Elle passe la moitié de sa vie en l’air entre New-York et Singapour, elle est hôtesse de l’air. Toujours apprêtée comme doit l’être une hôtesse de l’air bien-comme-il-faut, Bérengère ressemble en tout point à l’image d’Epinal que nous avons des agents de vol, se tenant bien droite dans un tailleur cintré bleu ciel, avec un chignon-coque digne de la haute coiffure française et dévouée corps et âme aux bien-être des passagers pour faire du ciel le plus bel endroit de la Terre.
Un nouveau jour se lève, une journée bien ordinaire où Bérengère se prépare à partir travailler, mais ce qu’elle ne sait pas encore, c’est à quel point cette journée va être différente des autres et se transformer en un véritable cauchemar.
Elle va enchaîner de son réveil jusqu’à l’aéroport mille et un tracas du quotidien qui vous pourrissent la vie, elle va vivre une rupture, tomber en panne de voiture, être coincé dans un embouteillage et bien d’autres péripéties qui ne s’arrêteront pas aux portes de l’avion. Alors quand cela continuent à 10 000 mètres d’altitude, dans cette espace confiné, où il est impossible de trouver un endroit pour se cacher de ses collègues et des passagers cela peut vite tourner au drame.
Car en plus d’avoir un mauvais karma, la pauvre Bérengère est entourée de personnages hauts en couleurs, complètement barrés, attachants pour certains, totalement horripilants pour d’autres.
Je n’ose pas en dire d’avantage de peur de trop en dévoiler et vous gâcher le plaisir de découvrir les mésaventures de Bérengère et autres rebondissement aux fils des pages.
C’est avec beaucoup d’humour et un vrai talent que Nicolas Robin nous peint le portrait d’une femme quadra du XXIe siècle, coincée entre le travail et le désir de fonder une famille, piégée dans une société où le paraître est très important et où il faut sans cesse faire attention à garder la maîtrise de soi. Il sait aussi montrer les travers de notre époque où les sentiments semblent avoir laissé la place aux rencontres d’un soir, où l’amour ne se trouve plus au coin d’une rue mais sur Tinder, Grindr et autres applications mobiles.
En bref, c’est drôle, intelligent, c’est un pur moment de plaisir…et je n’ai aucun doute que vous prendrez un malin plaisir à lire les heurs et les malheurs de notre charmante Bérengère.
Après l’immense succès de Roland est mort, que je vous conseille vivement et dont je vous reparlerai très prochainement pour vous donner envie de lire ou relire ce petit bijou et après Je ne sais pas dire je t’aime, Nicolas Robin (un-auteur-bien-comme-il-faut) vous invite donc à embarquer pour Une folie passagère.
Une folie passagère, aux éditions Anne Carrière - 18€